La quadrature des chaussettes : une torture d'hypersensible tactile.

Les chaussettes : une torture d'hypersensible tactile ! Des coutures et des motifs : une crise nucléaire à venir ?

Les chaussettes pour la plupart des gens servent à isoler leur pieds des variations de température, mais aussi des frottements des chaussures. Certaines personnes ont les pieds trop chauds et vivent sans chaussettes.

Mais pour certains d'entre nous, les chaussettes, c'est une torture.

Elles serrent, elles grattent, elles piquent et cette texture! Insupportable. Le pire ce sont les coutures et les motifs qui s'inscrivent à l'intérieur en relief.

Et vous n'êtes pas les seuls à détester les chaussettes, de grosses pointures comme Hans Zimmer, le célèbre compositeur de musiques de films aussi (voir cet article du point pop), ou encore lui, Albert Einstein aussi (dans une lettre à sa femme Elsa, il écrivait : « Même dans les occasions les plus solennelles, je m'en sortais sans porter de chaussettes et je cachais le manque de civilisation dans des bottes hautes. »), ou encore Steve Jobs qui enlevait ses chaussettes dès qu'il pouvait (voir cet article sur ses Birkenstock portées pieds nus).

Photo des pieds de Steve Jobs dans ses Birkenstock ( Article du Wall Street Journal @https://www.wsj.com/articles/steve-jobs-birkenstocks-replicas-abe07f6c)

Si vous êtres neuroatypiques, il y a de fortes chance que vous ayez des problèmes d' d'hypersensibilité, et peut-être d'hypersensibilité tactile dont l'apothéose inavouable seraient les chaussettes. Les pulls qui grattent, les étiquettes, les textures de certains vêtements et de leurs coutures, certaines matières, les élastiques ou les boutons, le fait que les vêtements soient trop serrés : une torture pour ces hypersensibles. De là à marcher tout le temps pieds nus ?

Pieds nus, quel bonheur.

Et c'est vrai que les pieds nus sont tentants, par exemple sur le carrelage froid en été, quel bonheur! Si ce n'est que ça caille en hiver et que dans les baskets, comment dire? Le maroilles ou le Vieux-Lille ne sont pas loin. Mais comme Steve Jobs, chez nous, côté moitié germaniques oblige, nous vivons en Birkenstock depuis toujours (comment ça, nous sommes des caricatures?).

A quoi c'est dû?

Tout d'abord, parlons hyperesthésie. Quoi? L'hyperesthésie. C'est une sensibilité accrue à la douleur ou aux stimuli sensoriels. Elle peut être due à des troubles neurologiques ou à des dysfonctionnements dans le traitement des informations sensorielles par le cerveau. En d'autres termes, elle peut être secondaire à une maladie ou encore innée.

C'est le cas des personnes neuroatypiques, comme celles ayant un trouble du spectre autistique (TSA), mais pas seulement, celles présentant un trouble de déficit de l'attention avec hyperactivité (TDAH), ou encore certains hauts potentiels intellectuels (HPI) peuvent souvent présenter une hypersensibilité sensorielle. Leur système nerveux peut traiter les informations sensorielles différemment, ce qui peut entraîner une réponse accrue aux stimuli tactiles.

Ils peuvent notamment présenter un TTS (trouble du traitement sensoriel), trouble où le cerveau a des difficultés à organiser et à répondre aux informations sensorielles. Cela peut entraîner une hypersensibilité ou une hyposensibilité à divers stimuli, y compris les stimuli tactiles. Voilà qui est problématique quand une double fracture du poignet fait presque moins mal qu'un pull en laine, qu'en pensez-vous (encore du vécu!) ?.

Il est clair que des facteurs génétiques peuvent prédisposer certaines personnes à l'hypersensibilité tactile. Chez nous, je prends la mère sans chaussettes, les filles sans chaussettes (sauf dehors l'hiver , mais je peux vous dire que c'est sandales dès le printemps, et pieds nus à la maison tout le temps!). Puis le père sans laine, sans cols roulés.

Ce n'est pas surprenant, mais des expériences environnementales, comme des traumatismes ou des stress, peuvent également jouer un rôle. Notamment, on supporte bien mieux les stimuli tactiles (même le toucher des autres) quand on est au calme et non stressé. Donc, paix intérieure (facile à dire, surtout quand on a un tdah + Hpi).

Le stress et l'anxiété sont des facteurs aggravants pour l'hypersensibilité tactile. Paix intérieure !

Mais alors que faire ?

Heureusement, cela s'atténue avec le temps avec pas mal d'arrachage de cheveux, des stratégies maison comme des vêtements adéquats moyennant des dizaines de tests ratés ou concluants (et des euros), et chacun est différent! Par exemple, acheter des vêtements de taille bien plus grande pour ne pas qu'ils serrent, ou encore craquer et étirer à l'extrême les culottes pour éviter que l'élastique ne gène. Je ne vous dis pas la tête de notre pédiatre au vu des culottes trouées, aux élastiques pendouillants de ma fille ! Je me sentais dans la peau de Folcoche, une infâme mère qui ne lui achetais jamais rien de nouveau et que ma pauvre fille vivait dans les culottes héritées de sa grand-mère (même si c'étaient des jolies Petit Bateau...à l'achat). Du Dickens de la culotte et de la chaussette à l'envers -quand il y en avait aux pieds, je vous dis.

Alors qu'a t-on fait à part cela? Une thérapie sensorielle, par exemple avec une psychomotricienne, aide énormément, notamment quand on est quelqu'un de clairement très cérébral qui a peu investi son corps. Nous avons essayé du Padovan, du neurofeedback et de la psychomotricité traditionnelle, tellement nous étions désespérés à l'époque. Imaginez : notre fille a passé jusqu'à deux heures pour s'habiller en hurlant que cela lui faisait mal lorsqu'elle avait entre 6 et 8/9 ans. Imaginez aussi le regard des voisins d'un certain âge qui ont du penser bien des fois que nous étions d'horribles parents violents, surtout que les pires scènes avaient lieu au moment de quitter la maison, donc d'enfiler des chaussettes et d'être engoncée dans des vêtements d’extérieur!

Oh, le supplice du départ de la maison pour un enfant hypersensible tactile ... et ses parents !

Au niveau art martial, le Kung fu et son approche holistique, globale (et son pendant le Taï Chi) ont apporté une connaissance du corps inestimable, l'apprentissage de la persistance devant les difficultés (chaque enfant est tenté d'abandonner surtout au début ou il faut persister, on ne devient pas Bruce Lee en un an), un équilibre enviable dès les premiers cours. Sans compter les bénéfices dans l'interaction avec l'autre, car ce sont, pour notre part, des groupes de 5 ans à 14 ans, ce qui permet aux plus petits de s'affirmer face aux plus grand par exemple. Presque tout le monde pratique à la maison. Et sans compter qu'il s'agit d'un art de l'autodéfense, jamais d'attaque, même si ç ane fonctionne pas toujours au début contre les violences scolaires, notamment en groupe.

Maintenant, ado, notre fille hait toujours certaines textures, mais a appris à connaitre ce qui lui convenait et...à supporter les chaussettes dans les chaussures (adieu, Vieux-Lille et Camembert). Mais attention, pas n'importe lesquelles et pas n'importe comment.

C'est quoi, la chaussette idéale, alors, pour un hypersensible tactile ?

D'abord, le Graal des chaussettes doit avoir une forme de talon pour ne pas glisser et faire des accordéons ulcérants sous le pied dans la chaussure (vous voyez de quoi je parle?).

Elles doivent ne pas avoir de couture au niveau des orteils ou alors, une souple et fine et on retourne ses chaussettes. La couture des orteils est clairement le pire du pire pour un hypersensible tactile, parce qu'elle ne se met jamais bien et elle n'est jamais confortable : soit au niveau des ongles, soit sous les orteils avec l'impression de marcher sur une barre, soit dessus, ce qui enserre les doigts de pied comme des élastiques.

Bien sur, elles doivent être unies, douces et sans motifs en reliefs qui tels des icebergs font des montagnes dans la chaussette, encore moins avec des fils métalliques qui râpent le pied.

Ces chaussettes sont très belles, mais la texture de dentelle en relief en fait une torture pour l'hypersensible tactile. Vade retro Satanas !

La matière idéale est donc le coton pur, la soie, le cachemire mélangé au coton en hiver, ou le bambou, le tout lavé bien sûr avec une lessive sans parfum et idéalement une lessive maison (recette facile et rapide ici).

Elles ne doivent pas être trop basses ni trop hautes non plus.

Alors voici nos trouvailles (sans affiliation!) .

Chez Calzedonia, on trouve des modèles peu chers qui conviennent bien.

Chez Falke, le modèle sensitive est confortable mais un peu plus cher.

Mais on trouve maintenant des modèles sans coutures, comme cette gamme de toutes les couleurs sur Amazon ou on trouve aussi des chaussettes pour pied diabétiques comme ce modèle homme qui conviennent bien, car sans coutures et renforcées au niveau de la sole.

Et vous quelle est votre expérience des chaussettes si vous ou vos enfants êtes hypersensibles? Avez vous des trucs à partager ?

A bientôt,

Irène Zen