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La dyslexie est une invention de personnes qui cherchent à toucher des aides.


La dyslexie, une invention ?


Voici en substance le post de Pierre Hitchens sur le Daily Mail, un journal britannique ciblant le célèbre chef Jamie Oliver, dyslexique déclaré. Voilà bien un article polémique destiné à faire bondir les milliers de personnes affectées par ce trouble des apprentissage au quotidien, qui ne s'arrête pas à l'enfance. Pas étonnant en lisant cela que des enfants différents son harcelés à l'école (voir notre article à ce sujet).


Que croire ? Les gouvernements du monde entier reconnaîtraient la dyslexie comme un trouble des apprentissages avec des conséquences sur la lecture notamment, mais, comme certains pensent que la Terre est plate, d'autres pensent que la dyslexie est une invention et que le dyslexique est soit une andouille, soit que personne ne lui a appris à lire.


Des andouilles, les dyslexiques ?

Déjà, voici les quelques personnes célèbres que cette plume acerbe a taxé d'andouilles. En France, Mika, chanteur et compositeur, a eu des difficultés à déchiffrer les partitions en raison de sa dyslexie. Daniel Pennac, écrivain français connu pour ses romans et ses essais, il est également dyslexique, et Johnny Hallyday, monument national pour certains a également admis avoir des difficultés à lire à voix haute en raison de sa dyslexie. En Angleterre, Agatha Christie, auteure de romans policiers mondialement célèbre, elle a écrit certains des romans les plus vendus de tous les temps malgré sa dyslexie.



Peut on être dyslexique et écrivain ?
Un écrivain peut il être dyslexique? Oh oui, et les exemples célèbres sont nombreux, Agatha Chrsitie, Scott Fitzgerad ou Daniel Pennac...

Richard Branson, fondateur du groupe Virgin, a surmonté sa dyslexie pour devenir l'un des entrepreneurs les plus influents au monde. Keira Knightley est une actrice célèbre pour ses rôles dans des films comme "Pirates des Caraïbes", elle a été diagnostiquée dyslexique à l'âge de six ans. Dans une interview, elle a mentionné que son expérience avec la dyslexie l'a motivée à devenir actrice. Elle a également parlé de la manière dont sa mère l'a soutenue en l'encourageant à lire des scénarios pour surmonter ses difficultés de lecture.


Vous pensez encore que la dyslexie limite l'intellect ? Steven Spielberg, réalisateur de films à succès comme "E.T." et "Jurassic Park", a découvert sa dyslexie tardivement, ce qui a été un soulagement pour lui. Quant à Steve Jobs, Cofondateur d'Apple, il a révolutionné l'industrie technologique malgré (ou grâce à ?) sa dyslexie. Et la liste est longue : Ansel Adams, le célèbre photographe américain, Scott Fitzgerald, l'auteur de Gatsby, Alex Lutz, Orlando Blum, Henri Ford, Thomas Edison, Albert Einstein, Pablo Picasso, Bill Gates, Lewis Hamilton, John Lennon etc.


Toutes ces personnes seraient donc stupides ? Peu crédible tout de même.


Les dyslexiques sont en fait des analphabètes a qui on n'a jamais appris à lire?


Alors, étudions ici l'autre postulat du polémiste : on ne les aurait jamais appris à lire. Évidemment, la plupart des apprentissages nécessitent un bon professeur. Et c'est vrai que beaucoup de dyslexiques n'aimaient pas l'école et le système scolaire. Certains ont été scolarisés à domicile, parfois après une expérience scolaire désastreuse. C'est le cas d'Ansel Adams qui a été scolarisé à domicile à la maison dès ses 12 ans. Et concernant l'aide ou l'implication parentale ? Quand on lit les interviews de Keira Knightley à ce sujet (voir plus bas), on voit qu'au contraire d'être laissée seule, sa mère était là pour l'aider à lire. Agatha Christie à été éduquée à domicile selon les préceptes de son temps mais son père lui a appris les mathématiques.

Un schéma général est que l'école est souvent mal adaptée à la dyslexie et permet difficilement au dyslexique de développer les stratégies nécessaires pour la lecture. Elle ne permet pas d'identifier les types d’apprentissages pour chaque enfant, car chaque dyslexique est différent de l'autre. Par exemple, certains ont une mémoire visuelle, d'autre auditive, certains apprécient la mise en couleur, d'autres en sont perturbés.

La dyslexie requiert donc un apprentissage de soi même et donc des techniques propres à chacun à utiliser pour contourner la lecture "classique" du code alphabétique, et ce n'est pas les extensions de temps qui vont améliorer cela, tout juste permettent ils de compenser la lenteur, mais pas de l'améliorer.


Les personnes qui ont réussi à compenser leur dyslexie ont donc appris des techniques alternatives pour lire et donc sont passées par des formes parfois créatives pour pallier au manque d'adéquation entre leur fonctionnement cérébral (ce fameux "câblage différent") et la lecture telle qu'elle est enseignée.



Le dyslexique est souvent une personne créative
La créativité, l'art sont souvent associés aux dyslexiques.


Ainsi, les personnes dyslexiques se sont souvent réfugiées dans des formes de créations artistiques, d'écriture, de développement de concepts nouveaux, une pensée non formatée en somme. Leur point commun alors? Penser en dehors des clous. Car le dyslexique doit développer très jeune des stratégies d'adaptation qui poussent sa créativité, précieuses ensuite .... pour peu qu'on ne lui fasse pas croire qu'il est moins intelligent qu'un non-dyslexique, ce qu'il n'est évidemment pas. Et c'est même souvent le contraire !


Voyons ce que dit la science.


Les arguments contre l'existence de la dyslexie sont souvent basés sur des critiques des méthodes de diagnostic, des définitions variables, et des interprétations des données scientifiques. Voici quelques arguments courants qui peuvent y être opposés :


Certains critiquent le manque de consensus sur la définition de la dyslexie, ce qui peut conduire à des diagnostics variés et parfois inappropriés. Il est parfois avancé que la dyslexie est surdiagnostiquée et que l'étiquetage des enfants peut avoir des effets négatifs sur leur estime de soi et leur parcours scolaire. Enfin, la dyslexie est souvent attribuée à des causes multiples, ce qui rend difficile l'identification d'un mécanisme unique. Cette hétérogénéité peut remettre en question la validité du diagnostic.


On peut y opposer ceci :

Bien que la définition de la dyslexie ait évolué au fil du temps, il existe maintenant un consensus croissant parmi les experts. Par exemple, l'International Dyslexia Association (IDA) a mis à jour sa définition en 2002 pour refléter les avancées de la recherche neurologique. La dyslexie est généralement caractérisée par des difficultés avec la reconnaissance précise et/ou fluide des mots, ainsi que par des capacités médiocres en orthographe et en décodage. Je cite


"La dyslexie se caractérise par des difficultés de reconnaissance des mots précise et/ou fluide, ainsi que par de faibles capacités d'orthographe et de décodage. Ces difficultés résultent généralement d'un déficit de la composante phonologique du langage, souvent inattendu par rapport aux autres capacités cognitives et à l'efficacité de l'enseignement en classe. Les conséquences secondaires peuvent inclure des problèmes de compréhension en lecture et une expérience de lecture réduite, pouvant entraver l'enrichissement du vocabulaire et des connaissances de base."


La question du surdiagnostic est complexe. Cependant, il est important de noter que la dyslexie est un trouble réel qui affecte la capacité de lire et d'écrire. Un diagnostic précis peut permettre une intervention précoce et adaptée, ce qui peut améliorer les résultats scolaires et l'estime de soi des enfants concernés. L'étiquetage peut avoir des effets négatifs (c'est d'ailleurs valable pour tout type d'étiquetage), mais il doit aussi ouvrir la voie à un soutien approprié. Par ailleurs, certains dyslexiques sont au contraire sous-diagnostiqués. Je pense notamment aux HPI qui compensent la dyslexie jusque tard dans les apprentissages (doubles exceptionnels), et je ne vous parle pas de ceux qui ont aussi d'autres troubles, comme le TDAH (multiples exceptionnels). Eh oui, nous avons plusieurs représentants à la maison, et ce fut une galère sans nom pour obtenir un diagnostic!


Sur les causes de la dyslexie. La dyslexie est souvent attribuée à une combinaison de facteurs génétiques et environnementaux. Par exemple, la princesse Béatrice de Grande Bretagne, qui a mentionné être dyslexique, ne peut pas être soupçonnée de ne pas avoir bénéficié des meilleurs éducateurs et professeurs, un facteur génétique et cognitif serait donc plus évident. Cette hétérogénéité ne remet donc pas en cause la validité du diagnostic, mais souligne plutôt la nécessité d'une approche personnalisée pour chaque individu. Il est ainsi très important de noter que les recherches montrent que les dyslexiques présentent des singularités dans le fonctionnement cérébral, observables par imagerie cérébrale.


La prévalence de la dyslexie varie selon les critères diagnostiques utilisés. L'Organisation mondiale de la santé (OMS) estime qu'elle touche entre 8 à 10% des enfants. Les critères peuvent ainsi varier d'un expert à l'autre, ce qui peut expliquer certaines divergences dans les diagnostics.



lire est un plaisir de la vie, et le dyslexique, ne fait pas exception !
La lecture est l'un des plaisirs de la vie pour beaucoup de gens, et le dyslexique, une fois qu'il a trouvé les stratagèmes qui lui correspondent, ne fait pas exception !


La dyslexie : un poids pour la société ?

Je ne résiste pas à citer ici des articles et un livre (« The Dyslexic Edge » de Jamie Waller et Dr. Helen Taylor) qui montrent que la dyslexie n'est pas une faiblesse mais une force essentielle à l'humanité. Le Dr Helen Taylor de l'université de Cambridge y démontre que les personnes dyslexiques ont des capacités accrues dans les domaines de l'art, la science, les inventions ou la créativité, ce qui est évident vu la liste de personnes citées au dessus. La dyslexie serait un outil vital pour l'adaptation de l'humanité.

Encore plus incroyable au vu de l'article du Daily Mail dégommant les dyslexiques : 40 % des millionnaires autodidactes et 35 % des entrepreneurs sont dyslexiques. voilà qui fait réfléchir...

Voici deux de ses articles scientifiques sur le sujet :


J'en profite encore pour tordre le cou à certaines idées moyen-âgeuses, basées sur notre vécu : on peut être dyslexique et passer son temps à lire, adorer les livres, tous les livres, devenir écrivain, être dysorthographique et a force de régularité, devenir meilleur en orthographe que la moyenne des enfants de son âge et ce même à l'adolescence où les enfants sont facilement tournés vers les écrans. pas besoin d'être un mormon d'ailleurs pour cela. Et cela ne veut pas dire non plus que la dyslexie disparait, mais simplement qu'on a appris à la compenser, comme on compense une peau superblanche au soleil par de la crème solaire. Cela veut simplement dire qu'on a pu identifier ce qui nous convenait !


Alors qu'en pensez vous? Les dyslexiques sont ils un poids pour la société, stupides et malappris, ou bien une chance, pour peu qu'on reconnaisse leurs formidables capacités?


A bientôt,

Irène Zen



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